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15 oct 2020

"Avoir un regard différent sur l'industrie française du cinéma "

Félix Chardinne, étudiant en Master Production audiovisuelle à INA sup, a bénéficié d’une bourse Erasmus+ pour effectuer son stage à l’Institut français du Royaume-Uni. Ce qu’il retient de son expérience Erasmus au Royaume-Uni ? La découverte de l’industrie du cinéma britannique, les « ushers » (ouvreurs) pour accueillir le public à l’entrée des salles.


Interview de Félix Chardinne sur son stage à l'Institut français du Royaume-Uni, à Londres.


MON STAGE EN ERASMUS+

Où avez-vous réalisé votre stage Erasmus ?

Félix Chardinne : J’ai réalisé mon stage à l’Institut français du Royaume-Uni, l’une des antennes du réseau de l’Institut français, établissement public ayant pour mission de promouvoir la culture et la langue françaises à l’étranger, et de contribuer aux échanges culturels internationaux. L'Institut français du Royaume-Uni a de nombreuses activités : exploitation d'un cinéma (Ciné Lumière), médiathèque, centre de langue, organisation d'événements culturels. Il existe donc de nombreux départements ; j'ai travaillé dans l'équipe de programmation du cinéma.


Quelles étaient vos missions de stage ?

Félix Chardinne : J’avais un poste d’assistant à la programmation du Ciné Lumière (deux salles de cinéma de l'Institut), qui programme des sorties de films inédits et organise des cycles de films de répertoire et accueille des festivals. J'aidais la directrice de la programmation à identifier les films que l'on souhaitait programmer : pour les films inédits, il s'agissait d'aller à des projections pour exploitants ou à regarder des films via des liens, puis à discuter les choix de films avec l’équipe de programmation ; pour les films de répertoire, il fallait trouver des idées de cycles de programmation, puis je devais m'assurer qu'il était techniquement possible de les montrer, à la fois en terme de droits et de copies.

J'avais également un travail administratif et logistique : gérer la facturation, s'assurer de la rémunération des ayants droit, faire venir les copies des films jusqu'aux projectionnistes, réunir les chiffres du box-office, mettre en place le matériel promotionnel dans les locaux de l'Institut.

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Ce qui m'a le plus marqué est le festival italien Made in Italy, que le Ciné Lumière a accueilli en mars. Le festival était organisé en externe, j'avais donc un tout petit rôle de coordination logistique, mais j'en garde un souvenir très fort car le festival a pu bien se passer, avec un public assez nombreux, alors que, sans le savoir, on se trouvait à quelques jours de la fermeture des cinémas à cause de la crise sanitaire.


CE QUI M'A MARQUÉ

Quels enseignements tirer de cette expérience professionnelle en Europe ? 

Félix Chardinne : J'ai pu développer mes compétences linguistiques en anglais de conversation, ce qui n'est possible qu'en étant sur place. C'était très intéressant de travailler au sein de l'Institut français à Londres car j'évoluais au sein d'une administration française tout en interagissant chaque jour avec des entreprises 100 % britanniques (par exemple des distributeurs locaux). J'ai pu découvrir le fonctionnement de l'industrie du cinéma britannique, et donc avoir un regard différent sur l'industrie française. Même si la situation est plutôt bonne au Royaume-Uni, la France reste le pays où le cinéma Art et Essai est le plus soutenu et le plus apprécié du public.


« J'ai pu découvrir le fonctionnement de l'industrie du cinéma britannique et avoir un regard différent sur l'industrie française »


En quoi votre perception de l'Europe a évolué après votre expérience Erasmus ?

Félix Chardinne : Ce n'est pas vraiment un changement de perception mais plus un renforcement de l'idée que le Brexit va avoir de très mauvaises conséquences pour le Royaume-Uni. Je ne sais pas si la présence d'autant d'Européens (Français mais pas seulement) à Londres sera possible avec les mesures restrictives à venir, notamment pour les visas de travail.

Un mot, un lieu, une coutume, une habitude marquante de votre pays d’accueil ?

Félix Chardinne : Le cinéma de l’Institut français où j'ai travaillé : la grande salle est magnifique et il y a toujours des "ushers" (ouvreurs) pour accueillir le public, ce qui n'est pas vraiment le cas en France. Être à Londres mais entendre parler français très souvent à l'extérieur (mes bureaux se trouvaient dans le quartier français). Et le mauvais temps qui n'est pas une légende !


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